TES MESSAGES : 38 SFTDIEN DEPUIS LE : 20/07/2012 ÂGE DU PERSONNAGE : 28 ans CÔTÉ COEUR : Célibataire, mais... EMPLOI : Armurier
Sujet: Appartement de Louisa. Mar 24 Juil - 8:18
Code by Anarchy
I just wanna live while I'm alive.
Louisa & Tyler
Le corps en sueur, les draps se collant à sa nudité totale… Il lui semblait que tout son être était en feu, et qu’un incendie avait élu domicile quelque part au milieu de ses entrailles. Collinston n’avait jamais eu cet effet-là sur lui, cette impression que rien n’était… Rien. Ça le prenait aux tripes comme un cancer, un poison déterminé à le ronger de l’intérieur, gravissant chaque millimètre carré de ce qu’il avait réussi à placer derrière lui, en le faisant pourrir contre sa peau. La culpabilité nourrissait ses doutent, et la réciproque n’avait jamais été aussi vraie qu’à cet instant. Combien de choses en ce bas-monde pouvait-il se reprocher ? Combien de ses départs et de ses décisions étaient responsables de la mort d’un être qui lui était si cher ? Combien ? Ses parents… Son oncle… et puis, son ami dernièrement, Remy. Peut-être n’était-ce finalement qu’une conséquence logique ? Être rattrapé par son passé quand une nouvelle découverte avait fait en sorte de le laisser imaginer que son ami n’était peut-être pas mort de la manière dont la police humaine l’avait affirmée. Que ses collègues avaient rapportée. Il était si facile et tellement simple pour certaines créatures de modifier un esprit simplement en y plongeant un petit doigt indélicat. Il avait fouiné, s’était même rendu dans l’immeuble qui avait causé l’incendie. Il avait vu le trou dans le plafond qui avait causé l’effondrement et l’inévitable mort. Mais le monde du surnaturel ne saurait avoir raison d’un chasseur simplement en laissant le destin agir à sa guise. C’était tout bonnement impossible, et Tyler ne parvenait pas à s’arracher de la tête que c’était très certainement de sa faute s’il était mort, parce qu’il n’était pas parvenu à percevoir la menace avant que l’inévitable ne se produise.
Il se laissait malmener par ses songes, repoussant finalement brutalement les draps qui le recouvraient encore quelques maigres secondes auparavant. Il n’allait pas rester inerte, à se noyer seul dans sa propre sueur. Dans une grande ville, il n’aurait eu à descendre que la rue pour trouver un bar encore ouvert à cette heure tardive. Ici, il n’aurait trouvé qu’une étable et la compagnie des cochons pour lui tenir compagnie. Et encore, il lui aurait fallu parcourir un certain nombre de kilomètres avant d’y parvenir. Aussi se décida-t-il à descendre au rez-de-chaussée en tenu d’Adam chercher une bière qu’il décapsula d’un geste habile au coin de la table. Lynn râlerait sûrement demain de trouver un cadavre de capsule à même le sol, mais à cette seconde, son esprit tout entier semblait comme fou, totalement brimé par sa culpabilité. Il devait faire quelque chose. Au bout de quelques minutes, il remonta à l’étage sans faire le moindre bruit, avant de se glisser sous la douche, de passer un jean et un tee-shirt, pour finalement quitter la maison, une arme planquée à sa taille, sans oublier son poignard à sa cheville.
Déjà il grimpait dans sa voiture et se mettait à rouler jusque chez Louisa. C’était totalement con et idiot, mais il ressassait cette histoire, et elle était directement concernée, puisqu’il s’agissait de son mari. Il avait pris note de sa nouvelle adresse un peu après l’enterrement, et ils avaient toujours gardé contact. Même s’il ne comprenait pas quel hasard avait mené sa vieille amie jusqu’à la ville où il avait grandi. Il y avait trop de hasard dans cette simple pensée, beaucoup trop pour qu’il n’y ait que lui dans cette histoire. Tyler n’en démordrait pas. Il se gara finalement devant chez elle, monta jusqu'à son étage, avant de sonner à la porte. Il était tard… deux solutions s’imposaient : soit elle allait l’envoyer promener comme l’insomniaque complètement malade auquel il devait ressembler à cet instant, soit elle ne dormait pas non plus, et un peu de compagnie, même la plus instable et folle, lui ferait du bien. Il n’était pas idiot au point de croire qu’elle allait bien… et il n’imaginait pas non plus qu’elle apprécierait ses hypothèses. Grand bien fasse le dieu des insomniaques, c’était lui gouvernait le chasseur à cet instant.
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Louisa Delacroix
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TES MESSAGES : 253 SFTDIEN DEPUIS LE : 13/07/2012 ÂGE DU PERSONNAGE : 24 YO CÔTÉ COEUR : Veuve EMPLOI : Bibliothécaire
Sujet: Re: Appartement de Louisa. Mar 24 Juil - 17:53
« Lou, chérie ! »
La jeune femme se retourna, avec un regard quelque peu contrarié.
« Quoi ? S’il te plait, laisse moi tranquille ! » « Non, je te trouve magnifique ! » « Très amusant ! »
Elle détestait quand il la filmait. Encore plus lorsqu’ils n’étaient pas seuls. Et doublement encore plus lorsque leur invité était un chasseur. Non pas qu’elle ait quelque chose contre Tyler, bien au contraire. Un peu sombre et renfrogné, cela dit. C’était juste qu’en dehors de eux deux et des membres de leurs familles respectives, personne n’avait besoin de la voir en train de repeindre une table, que diable !
« Donne moi ça ! »
Il avait tenté de refuser mais il ne savait pas vraiment dire non à sa femme. Pas du tout, même. C’était bien pour cela qu’elle avait réussi à récupérer la caméra et à filmer Remy et Tyler.
« Tu n’es pas obligée de zoomer, mon amour. » « Je ne zoome pas. » mentit elle effrontément avec un sourire angélique.
La vidéo s’arrêtait quelques minutes plus tard, non sans que Remy n’ait entrepris d’arroser Tyler avec le tuyau d’arrosage. Ce qui avait sauvé Lou était la couteuse caméra. La jeune femme soupira, luttant contre les larmes qu’elle sentait remonter. Un rapide coup d’œil à la pendule murale lui indiqua qu’il était déjà plus de vingt trois heures. L’heure d’aller dormir. Ou du moins essayer. Néanmoins, lorsqu’elle s’allongea dans le lit, il ne lui fallut qu’une petite vingtaine de minutes avant de profondément s’endormir. Malheureusement pour elle, ça ne dura pas aussi longtemps qu’elle l’aurait voulu. Quelqu’un s’acharnait sur sa sonnette. Réprimant l’envie plus que persistante d’attraper un fusil à pompe pour tirer à travers la porte d’entrée, elle repoussa la couette et quitta la chaleur confortable de son lit. Pour ouvrir la porte sans se rendre compte qu’elle ne portait qu’un débardeur blanc et un infâme pantalon informe.
« Tyler ? »
Louisa écarquilla les yeux. Etait il seulement sérieux. Il semblait l’être. La jeune femme renonça à tout reproche. Ça ne servirait absolument à rien. Elle s’effaça et le laissa entrer, claquant la porte sans se soucier un seul instant de ses malheureux voisins. Elle n’était pas assez réveillée pour se rendre compte qu’il était trois heures du matin. Elle se dirigea vers le coin cuisine en trainant des pieds. Elle sortit deux tasses et servit du café, ouvertement froid, dans les deux tasses. Elle tendit une à Tyler, s’appuyant contre le plan de travail.
« J’espère que tu as une putain de bonne raison pour débarquer chez moi à cette heure ci. Et ne me dis pas une chasse, par pitié… »
Pas un instant elle n’avait songé qu’il aurait pu aborder la mort de Remy. Il n’y avait pas grand-chose à dire. Il avait son travail, son vrai travail, à savoir éteindre des incendies et sauver des gens. Rien d’autre. Quelle ironie pour un chasseur, et pourtant ! Il n’y avait rien de plus vrai que cela. Quand bien même, parler de lui, de sa mort, était bien la dernière chose dont elle avait envie à trois heures du matin.
Tyler M. Daniels
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TES MESSAGES : 38 SFTDIEN DEPUIS LE : 20/07/2012 ÂGE DU PERSONNAGE : 28 ans CÔTÉ COEUR : Célibataire, mais... EMPLOI : Armurier
Sujet: Re: Appartement de Louisa. Lun 6 Aoû - 7:58
« Tyler ? » demanda la jeune femme devant lui… il devait avoir l’air d’un fou, les yeux aux aguets, sa peau transpirante comme s’il avait de la fièvre. Le monde s’agitait à l’intérieur même de sa tête, et il avait eu besoin de quelqu’un qui le comprendrait, qui saisirait tout ce qu’il pensait. Et qui, sûrement, finirait par saisir qu’il n’avait peut-être pas tout faux. Mais cela ne permettrait jamais à la jeune femme de faire son deuil, pas s’il remuait toute la merde qui engluait l’existence de la jeune femme… qui le laissa tout de même entrer sans qu’il ne dise l’ombre d’un seul mot. Il lui semblait que s’il ouvrait seulement les lèvres, il ne pourrait plus s’arrêter après lui avoir exposé toute sa théorie.
Aussi, lorsqu’elle me tendit une tasse de café, je l’ai prise par pur réflexe. J’avais l’esprit totalement ailleurs, égaré dans mes spéculations maladives qui me trituraient le cerveau depuis des heures et m’empêchaient de dormir. Quelque chose clochait. Non, quelque DEVAIT clocher. Il ne pouvait pas en être autrement, sûrement parce que je ne pouvais concevoir qu’un chasseur tel que Rémy ait pu crever comme le commun des mortels. Pas quand on vivait sans cesse dans l’univers de la chasse… il ne l’avait pas quitté comme moi quelques années plus tôt, il s’y était accroché comme un bouledogue refusant de desserrer la mâchoire. Et c’était exactement la réaction que j’avais en cet instant, en cette nuit. Après tout, ne lui devais-je pas ça ? N’était-ce pas le dernier service que je devais à un vieil ami qui avait mainte fois assuré mes arrières comme je l’avais fait avec les siens ? Le problème étant, que dans une maison en flamme… je n’étais pas celui qui l’aurait fait dans le cadre de son boulot d’humain. Mais combien de créatures étaient à même de manipuler les flammes ? Il devait en exister… C’était obligatoire, et je restais persuadé que l’une d’elle avait sauté sur l’occasion pour l’éliminer, et qu’il fallait la chasser et la faire dûment payer ce qu’elle nous avait pris. La vengeance ne nous le rendrait jamais… ni son mari, ni mon ami, mais elle rendrait le monde un peu plus sûr.
« J’espère que tu as une putain de bonne raison pour débarquer chez moi à cette heure ci. Et ne me dis pas une chasse, par pitié… - J’y ai pensé pendant des heures Lou’. Ca m’empêchait de dormir et j’avais besoin d’en parler avec quelqu’un qui pourrait comprendre. Et si Rémy… et s’il n’était pas mort dans un accident ? » demandais-je en la regardant. Mes doigts se débarrassant de ma tasse en l’abandonnant sur un support quelconque.
A cette seconde, c’était bien le cadet de mes soucis. J’avais perdu pieds je pense. Comme totalement absorbé par une chasse que je devais absolument terminer en éclatant la petite tête de la saloperie que j’avais droit dans ma ligne de mire. Est-ce que j’avais de la fièvre ? Impossible à dire. Peut-être que j’étais en train de délirer. Totalement. Mais pourtant j’avais déjà pensé à tout ça depuis des semaines. Depuis qu’il était mort, totalement calciné en tombant dans les flammes. J’avais vu le corps. J’étais venu traîner à la morgue pour trouver des raisons. Et je ne pouvais pas… me contenter du rapport officiel.
« Tu y crois toi, qu’il puisse mourir d’une manière aussi con quand des tas de bestioles ne rêvaient que de l’éliminer ? Comme elles rêvent de se débarrasser de nous ? On a raté quelque chose. La trace d’une créature qui aurait sauté sur l’occasion pour se débarrasser de lui. Chercher à te blesser, à te rendre vulnérable ! Elles nous étudient comme on les étudie, elles connaissent nos faiblesses. Rémy serait rentré dans cette maison en flamme parce que forcément, il aurait voulu sauver un maximum de personne au détriment de sa propre sécurité ! » continuais-je sans parvenir à m’interrompre jusque-là. Je sentis une goutte de sueur perler sur mon front, comme si j’étais moi aussi dans cette demeure enflammée, ou peut-être même dans une situation totalement bloquée comme j’en avais vécue durant les trois années à l’armée… à réfléchir à la solution d’en réchapper. « Elles savaient qu'il irait, ce qu'il ferait, les risques qu'il prendrait, parce qu'il était comme ça ! »
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Louisa Delacroix
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TES MESSAGES : 253 SFTDIEN DEPUIS LE : 13/07/2012 ÂGE DU PERSONNAGE : 24 YO CÔTÉ COEUR : Veuve EMPLOI : Bibliothécaire
Sujet: Re: Appartement de Louisa. Lun 6 Aoû - 17:28
Louisa regarda Tyler, quelque peu intriguée. Il transpirait, mais qui ne transpirait pas sous l’humidité quasi constante de la Louisiane ? Il ne prêta qu’une vague attention à la tasse qu’elle lui avait donnée. Il l’avait presque immédiatement reposée. Elle en fit de même avec la sienne. Elle était bien réveillée désormais. Ce qu’il venait de dire… Comment aurait elle pu rester à demi endormie après de tels mots ? « Quand on tient à quelqu’un, il ne faut pas forcément s’accrocher… Parfois il faut le laisser partir. C’est ce que j’ai fait pour Remy…» Louisa soupira. Pourquoi Tyler remuait il ainsi le couteau dans la plaie ? Elle tentait de faire son deuil depuis deux ans, et elle n’y parvenait que dans les bons jours. Qui étaient rares. C’était douloureux mais les autres jours, les bons, elle avait l’impression de le trahir. Elle prétendait aller mieux auprès de ceux qui la connaissaient, et allait bien pour ceux qui ne la connaissaient pas ou tout juste, et qui ne savaient pas. Elle se passa les mains sur le visage, essayant, sans une très grande conviction, de ne pas perdre pied devant lui. Mais parler de son mari, spécialement de la façon dont il était mort, n’était pas la meilleure façon pour garder son calme. « Il n’y a que toi que ça empêche de dormir. La façon dont il est mort ne changera rien. Remy ne reviendra pas. » La jeune femme s’approcha de Tyler et posa une main sur son bras. « Ce que je crois n’a aucune importance. Ce n’est pas la façon dont il est mort qui m’empêche de dormir. C’est le fait qu’il soit mort. Je connaissais Remy depuis… Toujours ou quasiment. On a grandi ensemble. Il a été mon meilleur ami des années avant que je ne tombe amoureuse de lui. Il a été là aux moments les plus difficiles de ma vie, et aussi aux meilleurs. La vie sans lui n’a pratiquement aucun sens pour moi. Je ne sais même pas pourquoi je m’accroche encore… »
Elle s’éloigna de la cuisine pour se laisser tomber sur le canapé et invita son ami à en faire de même. Elle continua avant même de voir s’il s’était installé ou pas. Il fallait qu’il arrête de chercher le mal là où il n’y avait pas. Il était obsédé par toute cette histoire et ce n’était bon pour personne. « Tyler, il était pompier. Aller dans les flammes, c’était son boulot, sa vie… Je sais qu’il y a au moins vingt sortes de créatures qui auraient pu déclencher cet incendie. Mais ce n’est pas le cas. Une famille était bloquée dans un appartement, il a foncé pour les aider. Comme l’aurait fait n’importe quel autre pompier. Il est passé à travers un plancher sous les yeux d’un de ses collègues, d’un de ses amis, comme cela aurait pu arriver à n’importe quel autre pompier. La chute l’a tué, Tyler, et si ça n’avait pas été cela, ça aurait été les brûlures. » Louisa soupira en secouant la tête. Elle devait avoir une mine affreuse et les cheveux en bataille. A une heure aussi barbare, quoi de plus normal ? Tyler faisait un peu peine à voir, lui aussi. Elle était seulement mal réveillée, lui semblait plutôt… Un drogué en manque. Néanmoins, elle savait très bien que ce n’était pas le cas. « Laisse tomber, je t’en prie. Tu ne m’aides pas et tu ne t’aides pas. Tu me fais du mal, et tu t’en fais aussi, même si tu ne t’en rends pas compte. » Elle prit une grande inspiration, espérant que cela retiendrait les larmes qu’elle sentait perler au bord de ses yeux sans toutefois en être sûre. « Si tu veux continuer à chercher, alors vas y. Tu n’as pas besoin de moi pour ça. Je comprends que tu aies voulu m’en parler et je te remercie, mais je ne veux plus souffrir. Ça ne sera pas mieux ou pire si j’apprends qu’effectivement, tu avais raison. Ça ne le ramènera pas et franchement… Je n’ai plus envie de souffrir. J’ai quitté la Nouvelle Orléans pour repartir à zéro. Je suis venue ici parce que c’était un bled paumé dans un trou paumé. Et certainement pas pour… T’écouter déblatérer tes idées folles ! » Tyler voulait simplement l’aider, elle le savait, mais il faisait exactement le contraire. « On voulait avoir un bébé. Mais je ne me sentais pas prête. Je me trouvais trop jeune. On voulait attendre mes vingt cinq ans. Je les aurais l’année prochaine. Remy était sûr qu’on aurait un garçon. Il se serait appelé Daniel. » Louisa fit une longue pause. « Mais je n’ai plus de mari et je n’aurais pas de fils. Mon mari est mort dans un incendie. Ça ne sert à rien de t’acharner à croire le contraire. Fais toi une raison, Tyler. »
Tyler M. Daniels
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Sujet: Re: Appartement de Louisa. Mar 7 Aoû - 19:39
« Le laisser partir ? Mais… » tentais-je d’insister. Je n’arrivais pas à comprendre ce qu’elle voulait dire. Je n’avais pas remis en cause le fait qu’elle fasse son deuil, mais que l’on puisse le venger. Je l’entendis soupirer. Je l’ai regardée passer ses mains dans ses cheveux comme si je venais de dire une absurdité. Pourtant, plus buté que jamais, je restais là, debout, à la regarder sans vouloir comprendre ce qu’elle osait balancer comme si ça ne lui faisait rien du tout. Si, ça lui fait quelque chose, mais cela me paraissait… « … Lou ? » insistais-je sans savoir précisément ce qu’elle voulait me dire. Elle recommença à parler, calmement, m’affirmant que j’étais le seul que cela empêchait de dormir, que… ses doigts se refermèrent sur mon bras, comme pour tenter de m’arracher à des chimères.
C’était comme être perdu en plein cauchemar, et que la seule personne capable de comprendre ce qu’il se passait était Louisa. Tyler en était tout bonnement incapable, égaré, perdu. Obstinément obtus à ne pas vouloir croire en un accident, il restait là, sans bouger à l’écouter. Il avait passé tellement de temps à ressasser toute cette histoire, que la voir aussi… calme, le perturbait. Deux années s’étaient écoulées, mais… Il y avait aussi cette ville. Pourquoi précisément cette ville bon sang ? Pourquoi fallait-il qu’en plus il doive y revenir pour une affaire ? L’esprit du jeune chasseur restait égaré entre une immobilité brumeuse, et une réflexion emballée dans une course sans fin. Pourtant, lorsqu’il entendit la fin de sa première tirade, il la regarda fixement, comme si la lumière venait brusquement de se faire dans son esprit. Comme s’il ne pouvait pas accepter qu’elle puisse, même sans l’envisager, parler de sa propre mort. Comme d’une fatalité qui lui aurait coupé le souffle, arraché la moindre parcelle de ce qui faisait que son cœur ne cessait pas de battre lui, contre toute attente. Aussi, lorsqu’elle s’éloigna pour aller simplement s’asseoir sur le canapé, le chasseur la suivit presque machinalement, comme si quelqu’un d’autre manœuvrait son corps et l’entrainait s’installer à ses côtés.
Et lorsque le tissu s’affaissa légèrement sous son poids, elle poursuivit, sans vraiment avoir conscience de sa position dans l’appartement. Il l’avait replongée dans les mauvais songes qui devaient la hanter. Il l’avait entraînée… mais elle avait refusé, elle s’était débattue, et à présent, elle se faisait la voix de la raison, quant à la mort de Remy… les choses n’avaient sûrement pas dû lui paraître aussi simple. Il avait été là, le jour de l’enterrement, épaule forte et lèvres scellées concernant une hypothétique hypothèse de créature. Il n’avait pas pu lui faire ça, mais il avait enquêté, sans jamais lâcher le morceau, aussi teigneux qu’un chien refusant de lâcher un vulgaire morceau de viande. Et à présent… les lèvres de la jolie brune se voulaient raisonnables, cherchant à instiller dans cet esprit perturbé une once de cette même raison fatidique. Elle s’était fait une raison, et elle espérait qu’il y parviendrait peut-être, sûrement. Puis elle se contenta de soupirer, de secouer la tête, sûrement devant l’air buté de l’homme qui était là, transpirant anormalement malgré la chaleur de la Louisiane. Sûrement la folie de ses pensées, l’excitation maladive qui l’entraînait dans les affres d’une fièvre provoquée.
Et voilà qu’elle en venait à le supplier, lui demander d’arrêter de chercher dans une merde qui n’existait sûrement pas. Et puis après ? Après ? Il avait promis à son vieil ami de veiller sur elle, et il… ne l’aidait pas. Il rejeta cette respiration qu’il n’avait même pas eu conscience de retenir en même temps qu’elle soupirait, dans une ombre similaire de soupir. Et sûrement aurait-il repris, peut-être une élucubration, ou bien quelque chose de sensé, mais il n’en eut pas le temps, que déjà Louisa reprenait, poursuivait ce long monologue destiné à l’extirper de sa folie, ou peut-être bien à l’y condamner, mais seul. Il lui faisait du mal. Il s’en faisait aussi ? Peut-être. Peut-être pas.
Elle ne voulait pas de vengeance, sans doute n’y trouvait-elle aucun réconfort. Non, cela ne le ramènerait pas à la vie, et ce n’était pas parce qu’il n’avait pas pu faire ce qu’il tentait de faire, autrefois, pour une autre personne, qu’il devait forcément s’acharner. Certes, il prendrait soin d’elle, toujours, parce que c’était ainsi, cela devait être ainsi, tout simplement. Il se passa une main sur le visage et dans sa chevelure, chassant la sueur qui perlait sur ses traits, comme pour rappeler qu’il n’allait pas très bien. Mais elle… n’avait pas meilleure mine.
« Lorsque mon oncle est mort, j’avais juste cherché à entraîner Lynn très loin d’ici. Maintenant… je crois que je fais de la mort de Remy ma croisade pour compenser… je suis désolé Lou. J’aurais… pas dû venir. Te dire… Réveiller… » m’interrompis-je, sans réellement savoir ce que je désirais lui dire. Je n’avais pas de femme, ni de petite-amie stable. La seule qui avait réellement compté, et qui comptait sûrement encore, je l’avais volontairement laissée derrière moi quand j’étais parti m’engager à l’armée pour m’éloigner de cette vie qui m’avait tout simplement bouffé en encas à son petit déjeuné trois ans plus tard. Mes doigts vinrent simplement s’emparer des siens comme le jour où elle l’avait enterré. Je faisais ressurgir tout ça, mais je n’étais pas dans mon assiette, je le savais aussi sûrement que mon corps lui-même, mais on en avait rien à foutre de ça. J’avais déconné comme un gamin trop buté pour voir ce qu’il faisait. « D’accord. J’arrête. » dis-je simplement, sans lui faire la moindre promesse, mais juste pour suivre celle que j’avais faite à son mari. C’était une promesse à double-tranchant. Je savais que si j’avais dû mourir, il aurait veillé sur Lynn, même à distance, et là je déconnais simplement. « Deux ans c’est long. Tu retrouveras quelqu’un qui te donnera goût à la vie, t’es trop jeune pour finir vieille fille, et il aurait jamais voulu ça. Il aurait voulu… que tu ais ce bébé quand même, avec un type capable de te faire sourire. Et pas que je te fasse te lever au milieu de la nuit pour dire des conneries… »
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Louisa Delacroix
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Sujet: Re: Appartement de Louisa. Mar 7 Aoû - 22:08
« Oui, le laisser partir. » Il n’y avait, hélas, guère d’autre solution. Il s’était affaissé plus que réellement assis sur le canapé. Pas très loin d’elle. Tyler avait toujours été là. Elle ne pouvait rien le reprocher de ce côté-là. S’il n’avait pas été à ses côtés, deux ans auparavant, quand Remy était mort, Louisa n’était pas sûre qu’elle s’en serait aussi bien sortie. Son père à sa droite, Tyler à sa gauche, lors de l’enterrement. Elle s’accrochait au bras de son père et se cramponnait à la main du chasseur. Il n’était pas obligé de faire tout ce qu’il avait fait. Mais il l’avait fait quand même. Remy était son ami mais elle n’avait réellement appris à connaitre Tyler qu’après la mort de son mari. Ce dernier l’appréciait réellement, mais à demi mots, il avait toujours encouragé Louisa à ne pas venir avec eux lors de leurs chasses. Comme si Tyler était incontrôlable… Il devait l’être quelque part, car Remy faisait confiance à quasiment n’importe qui. Pas à tort, loin de là, mais quand il s’agissait de Louisa, il ne faisait aucune concession. Mais elle songea presque immédiatement que ça n’avait pas à voir uniquement avec Tyler. Elle n’était pas précisément un modèle de prudence. Et extrêmement imprévisible. L’était elle toujours ? Elle n’avait plus vraiment l’occasion de l’être, en fait…
« Pourquoi tu ne veux pas que je vienne ? » « Parle moins fort, il va t’entendre ! »
Louisa jeta un regard à la salle à manger adjacente à la cuisine. Tyler se goinfrait comme s’il n’avait pas mangé depuis des semaines, voire des mois. La jeune femme mit une main sur sa taille, lançant un regard plus qu’équivoque à Remy. Qui leva les yeux au ciel en soupirant. Avant de poser une main sur le ventre de sa femme.
« Ce n’est pas prudent dans ton état. » « Oh je t’en prie ! Je ne suis pas malade. Encore moins mourante. Je suis enceinte. » « Justement. » « Non, pas justement ! Je ne sais pas si je suis prête… Je… »
Remy passa un bras autour de sa taille. Cette grossesse n’était pas prévue. Absolument pas. Mais il était ravi. Louisa semblait moins l’être, mais c’était surtout parce qu’elle avait peur. Ce soir là, les deux hommes étaient partis pour une chasse. Pour plusieurs jours. Lou avait perdu l’enfant qu’elle portait. Et elle n’avait jamais eu l’occasion de le dire à son mari.
« Ce n’est pas grave… C’est juste que ça me fait plus de mal que n’importe quoi d’autre. » Elle lui fit un pâle sourire, serrant la main du jeune homme dans la sienne. Il avait vraiment l’air mal. Lui comme elle était pourtant habitué à la météo difficile de la Louisiane. Mais elle n’était pas complètement stupide. Certes, l’humidité ambiante était épuisante, mais ce n’était pas la raison pour laquelle il transpirait. Le fait qu’il soit chez elle à trois heures du matin était une bonne piste. « Ne t’en fais pas pour mon sommeil, mes nuits sont loin d’être idéales… » Elle posa son regard azur sur lui, pas très sûre de vouloir comprendre ce qu’il disait. « Deux ans c’est long, pourtant j’ai tout autant l’impression que c’était hier. Je m’attends encore à le voir surgir de derrière une porte, sortir de la salle de bain, ou m’appeler pour gouter le plat qu’il a décidé d’inventer. Tu sais, je ne sais pas si j’ai vraiment envie de retrouver gout à la vie. » Un bref instant, elle songea à Sam. Ce qu’elle venait de dire n’était pas tout à fait vrai. Sam, justement, lui donnait littéralement l’impression que sa vie en valait encore la peine. Il lui donnait envie de sourire, alors qu’elle ne pensait plus en être capable. En ce qui concernait le bébé, elle n’était même pas certaine de pouvoir ne serait ce que tomber à nouveau enceinte, alors de là à mener une grossesse à terme. « Je crois que pour les conneries au milieu de la nuit, ni Remy ni moi n’avons jamais eu le moindre espoir de te voir arrêter un jour. » lâcha t’elle en se moquant gentiment. « Tu es un grand malade, et je l’ai toujours su. Mais je t’aime bien quand même. Tu as un bon fond. Mais aussi une mine affreuse. » Louisa lâcha la main de Tyler, se relevant. L’hôpital qui se foutait allègrement de la charité. Elle l’observa longuement. Elle ne voulait même pas savoir comment il avait fait pour venir chez elle en un seul morceau et sans tuer personne. Parce qu’ils étaient dans un trou à rats ? Cependant, elle n’était pas très encline à le laisser repartir. « Tu devrais dormir ici. » lui dit elle simplement. Elle avait une chambre d’ami avec un lit plutôt confortable. Pas autant que le sien mais pour une seule nuit, ça suffirait bien amplement. « Tu n’es pas en état de repartir. » Louisa lui tendit la main, attendant qu’il accepte. Espérant qu’elle ne serait pas obligée de le forcer.
Tyler M. Daniels
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Sujet: Re: Appartement de Louisa. Mer 8 Aoû - 9:02
En vérité, j’ignorais pas mal de choses concernant la jolie brune qui se tenait devant moi, à l’exception de ces paroles trop fortes aux allures de disputes qui n’en étaient pas. Je n’avais jamais relevé, même durant nos chasses, considérant que si Remy désirait m’en parler il le ferait sûrement. Car ce n’était pas parce que je profitais de leur hospitalité et jouait à ceux qui n’entendaient rien, que c’était bel et bien le cas. Et les regards que nous échangions n’étaient pas dupes, simplement, c’était cette compréhension masculine qui se glissait toujours entre nous, comme un accord tacite que les femmes ne semblent pas être en mesure d’accepter. La curiosité se voulait envahissante à coup sûr. Elles ne fonctionnaient absolument pas pareil, et c’était une véritable évidence… il n’y avait qu’à regarder Eva… c’était idiot de repenser à elle à cette seconde. Je ne l’avais pas vu bien longtemps au cimetière, mais la croiser avait fait ressurgir des choses que je pensais mortes, ou à défaut, enfouies si profondément qu’elles n’auraient pas eu besoin de réapparaître.
Mais de toute évidence je me trompais. Même si cela ne changeait rien… à la fin de cette chasse, je quitterais la ville pour retourner dans la mienne, à mon armurerie, et à d’autres chasses qui n’incluaient pas la présence d’une femme. Ma sœur était l’exception qui confirmait la règle, et ce parce qu’elle avait grandit et baigné là-dedans, et que si je cherchais à l’éloigner, elle me le ferait payer en s’engageant dans cette voie toute seule, comme une grande, et elle se ferait sûrement tuer. Repenser à tout ça… c’était Remy et Louisa qui faisaient resurgir tout ça. J’avais été témoin de leur amour, du fait qu’il n’aurait jamais supporté qu’il lui arrive quoique ce soit. On se parlait… mais les plus rudes et venimeuses promesses se tassaient dans un recoin de nos regards emplis de compréhension et de complicité. Alors, s’il y avait eu un gamin, j’aurais été un peu plus présent pour eux deux, parce que je devais bien ça à Remy, et que j’avais appris à apprécier la jeune femme à sa juste valeur. Nous étions simplement devenus amis, voilà tout. Il n’y avait là aucun sentiments compliqués… sûrement parce qu’inconsciemment je pensais toujours à une autre, et que je n’avais jamais imaginé Louisa d’une autre manière que comme la femme de mon ami.
La femme qui se montrait compréhensive, serrant mes doigts, cherchant à être là pour moi quand ça aurait dû être le contraire. C’était ça qui me martelait le crâne du fait que je n’allais pas bien. Jamais j’aurais dû venir au milieu de la nuit pour lui exposer mes doutes, mes pensées, mes espoirs concernant le possible assassin de son mari. Je réfléchissais trop, beaucoup trop. « Même Lou’, tu dormais. J’ai débarqué comme un fou et tu dormais. » ai-je répondu en me passant une nouvelle main sur mon front, chassant les gouttelettes de sueur sur ma peau beaucoup trop chaude. Et merde ! J’aurais dû rester chez moi, prendre un bain glacé pour m’apaiser et attendre que ça passe, au lieu de ne pas savoir comment gérer ma putain d’instabilité nocturne. « Quand tu trouveras, tu sauras. Même si je doute que tu l’oublies un jour. Remy… voudrait vraiment pas que t’arrêtes de vivre. »
Et quand elle fit une réflexion sur mes sales habitudes, j’éclatai de rire… ok, j’avais déjà débarqué comme ça, mais généralement c’était pour une très bonne raison, et pas seulement pour déblatérer des élucubrations qui pouvaient attendre le lendemain. « Tu peux parler brunette. » répliquais-je en la regardant dans les yeux. Mais sa mine devait sûrement venir du fait que je l’avais réveillée en pleine nuit, du moins en partie. La mienne… je ne savais même pas quelle tête j’avais, et je préférais vraiment ne pas savoir. Ma santé était franchement le cadet de mes soucis, et ce depuis belle lurette, sans Eva ou Lynn, j’aurais sûrement déconné à plus d’une reprise, et pas forcément seulement à cette seconde. Lorsqu’elle lâcha ma main, je ne la retins pas. Il était sûrement temps pour moi de rentrer…
Basculant la tête en arrière, je me passais une nouvelle fois les mains sur mon visage, comme pour chasser ce qu’elle avait pu y voir, alors qu’elle ne me quittait plus des yeux. Me redressant, je délassais les muscles de mon dos que je sentais endoloris… mauvais signe, mais j’avais déjà survécu à pire. J’étais un dur comme on dit, et une petite fièvre n’allait sûrement pas m’abattre. J’avais connu pire, et je ne comptais sûrement pas m’imposer sur son canapé. Hors de question que ce soit elle qui soit obligée de me sauver la mise en cas de problème. Lorsque j’allais me redresser, son regard toujours braqué sur ma personne, Louisa me recommanda de dormir chez elle, attirant un sourire un brin cynique au coin de mes lèvres. Un sourire qui semblait lui dire : sérieusement ? Et avec sa pauvre poigne, elle espérait pouvoir me relever du canapé ? Sérieusement ?
Certes, nous étions amis, mais de là à dormir chez elle ? Et ce n’était pas pour prendre soin d’elle là, mais parce qu’elle semblait ressentir l’envie de… Pas en état ? J’avais une tête aussi piteuse que ça ? Je ressemblais à un pauvre chien errant qui avait besoin d’être sauvé du caniveau dans lequel il rampait ? Y avait sûrement erreur, parce que même agonisant et rampant sur le sol… ouais, si, peut-être que j’accepterais la main qui se tendrait à ce moment-là, je n’étais pas assez con pour crever pour un orgueil mal placé tout de même. Mais j’avais toujours été celui qui protégeait… Difficile d’inverser finalement les rôles. Je me relevai souplement, sans tirer sur cette main dont je m’emparai quand même. J’avais ressenti l’emprise étrange de la gravité, et avais en vérité eu besoin de quelque chose de stable dans cette pièce. Sa main était là, présente, et je l’avais simplement saisie. « J’ai déjà connu pire, t’inquiètes pas. Et je pense pas que ce serait une bonne idée de rester. » répondis-je en délaissant ses doigts, glissant les miens près de ses traits, repoussant quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles. « Prends soin de toi brunette. » ajoutai-je avant de déposer un baiser sur le bout de son nez. Ce même geste qu’il m’arrivait de faire avec ma sœur… mais la fièvre avait d’étranges effets, et… ouais, valait vraiment mieux que je rentre. Si j’avais eu l’esprit clair, je me serais déjà tiré. J’avais envie de l’embrasser… pas parce que j’avais des sentiments, mais simplement parce qu’elle était là, jolie, et que j’avais envie de la consoler. Vraiment très conne comme façon de penser. Louisa méritait mieux que d’être inscrite dans la catégorie fille d’une nuit que j’avais à mon actif. Parce que comme pour les autres, j’étais pas amoureux d’elle, ce n'était qu'une amie… il n’y avait jamais eu qu’Eva.
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Louisa Delacroix
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Sujet: Re: Appartement de Louisa. Jeu 9 Aoû - 23:57
Oui, c’était vrai, il avait débarqué comme s’il était fou. Oui, c’était vrai, il l’avait réveillée. Etait il fou ? Qui ne l’était pas, au final, avec tout ce qu’ils voyaient ? Qui plus est, il avait été militaire, et avait vu des choses que peu de personnes avaient vu. Et c’était bien assez pour ne pas avoir envie de lui faire le moindre reproche. Il ne manquait qu’une seule chose pour que tout soit comme avant. Une personne, plutôt. Mais il n’était plus là, ne serait plus jamais là. La vie était injuste, mais elle était ainsi vite. La colère avait cédé la place à la résignation. Plus rien ne serait pareil, et tous deux l’avaient accepté, bien avant que tout ne change. Tout le reste était vrai. Elle n’oublierait pas Remy. Elle finirait par trouver celui avec elle referait sa vie, ou tout du moins, celui avec qui elle oublierait à quel point la vie l’avait blessée. Peut être l’avait elle déjà trouvé et elle ne le savait pas. Elle avait du mal à aller de l’avant d’elle-même, elle se contentait de se laisser porter. « Oui, je peux parler, grand dadais. » Il la regardait avec ses yeux azur. Quand on les regardait, avec leurs yeux bleus et leurs cheveux de jai, on aurait presque pu les prendre pour des frère et sœur. Mais même si Louisa l’appréciait, elle n’aurait pas voulu d’un frère comme lui. Elle se demandait sincèrement comment Lynn faisait. Sans doute la jeune fille n’avait pas la moindre idée de ce que Tyler faisait. Louisa se disait que c’était peut être mieux pour elle. Ce qu’on ignore ne nous blesse pas. Il fit craquer son dos, regardant la main qu’elle lui tendait avec un certain petit mépris, mais presque ouvertement moqueur. Il serait surpris de la force qu’elle pouvait avoir. Elle avait déjà jeté un homme à terre, et pas qu’une fois. Avec perte et fracas pour sa fierté et sa virilité, qui plus est. Mais elle ne comptait pas faire cela à Tyler. Déjà, parce qu’il ne le méritait pas, et ensuite parce qu’il n’était pas franchement en état. Il s’était relevé, et ce n’était qu’ensuite qu’il avait pris sa main. Il était grand. Elle en connaissait des bien plus grands, mais Tyler l’était déjà plus que ne l’avait été Remy. Mais la taille n’avait rien à voir avec ce qu’elle ressentait à cet instant précis. Avec un tout autre que Tyler, son ami, ça n’aurait pas été aussi bizarre. Mais ça l’était. Il était là, à quelques centimètres d’elle. Il aurait été tellement plus raisonnable qu’il s’en aille, comme il le pensait si fortement. Peut être en avait il envie, aussi. Pourtant, lorsqu’il lâcha sa main pour la laisser errer sur son visage, Louisa se demanda où est ce que cela allait les mener. S’ils prenaient un tel risque. Le prendraient ils ? Il n’était clairement pas celui avec qui elle referait sa vie. Elle ne l’envisageait même pas. Pourtant, à cet instant précis, ce qu’elle ressentait était tout sauf de l’amitié. Ce n’était pas pour autant de l’amour. Une attirance, mais que pourtant, elle n’avait jamais ressenti avant ce soir là, et ne ressentirait peut être plus jamais pour lui. Il lui recommanda de prendre soin d’elle. L’hôpital qui se moquait gentiment de la charité. Ce serait plutôt lui qui devrait faire attention. C’était lui le chasseur téméraire. Ou peut être pas. Tyler se pencha vers elle et Louisa crut sincèrement qu’il allait l’embrasser. Mais ce ne fut qu’un baiser sur le nez. Elle en fut tout autant déçue que soulagée. Mais la déception était plus forte.
« Pourquoi ça ne serait pas une bonne idée ? J’ai une chambre d’amis très confortable et qui n’a jamais été utilisée… » Et, dans sa propre chambre, un très grand lit deux places qu’elle n’avait jamais partagé. Un grand lit confortable et très costaud. Comment pouvait elle en être si sure ? C’était les mots du vendeur. Elle ne voulait pas spécialement un tel lit, mais elle savait que ces lits présentaient l’avantage d’être un véritable appel au sommeil qui lui faisait tant défaut depuis la mort de son mari. Louisa était entre Tyler et la porte d’entrée de l’appartement. Elle n’allait pas l’empêcher de partir, n’opposerait aucune résistance. Pourtant, elle n’avait ce soir là aucune envie de se retrouver seule. Pas après avoir tant remué le couteau dans la plaie encore béante en parlant tant de Remy. Elle n’avait pas plus envie de terminer dans les bras de Tyler. Pas au sens biblique, en tous cas. Elle avait simplement envie… De se blottir contre lui, de s’endormir contre lui. De dormir contre un torse d’homme, en entendant un cœur battre. Rien ne l’avait jamais mieux bercée que le rythme cardiaque de Remy. Son mari s’endormait sitôt qu’il était dans le lit. Lorsqu’elle se couchait après lui, il n’ouvrait même pas les yeux pour passer un bras autour d’elle. Ce n’était rien, mais c’était ce qui lui avait toujours permis de passer des nuits sereines. Chose qui n’était plus arrivée depuis deux longues années. Elle n’espérait même plus que cela arriverait à nouveau, même si Tyler semblait si intimement persuadé qu’elle allait rencontrer quelqu’un. « Et si, je m’inquiète. » La jeune femme se mit sur la pointe des pieds et s’approcha de l’oreille de Tyler. « Je fais les meilleurs petits déjeuners du pays. » Elle tapota un peu rudement dans les côtes de son ami. Il était un peu plus mince qu’il ne l’aurait dû. Il ne devait pas faire très attention à ce qu’il mangeait, quand il mangeait, ni même s’il mangeait. Sans parler du fait que si la mort de Remy le rongeait autant, ce soir là, c’était simplement la fièvre qui l’avait poussé à débarquer chez elle à trois heures du matin. Ou autre chose, une chose qu’elle ne voulait pas savoir. La jeune femme recula, regardant Tyler avec une légère inquiétude. Même sous la menace, il ne donnerait pas les clés de sa voiture. A supposer qu’il soit venu en voiture. Elle aurait, au fond, sans doute préféré cela. Il devait être dans un sale état s’il était venu à pied. « De toute façon tu n’as pas le choix. » lâcha t’elle en indiquant la porte à côté de celle de sa chambre.